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ÉVANGILES CANONIQUES

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und X. T., 1812, et Bleek, Einleitung in das X. T., 1862.

Une traduction grecque de l’Evangile primitif. — EiciiHORX, après avoir rattaché d’abord les Sjnoptiques au protévangile aramcen, AUgemeine Jîihliuthek der biblischen Literatur, t. V, 1794 » corrigea ensuite son système, Einleitung, t. I, 180/|, et établit que nos évangélistes avaient utilisé le protévangile déjà traduit en grec, et morne qu’ils avaient eu de cette traduction grecque des recensions plus ou moins remaniées et complétées.

Un Evangile primitif en uraméen et en grec. — Les Synoptiques se seraient servis, soit du protévangile araméen, soit de sa traduction grecque, d’après Marsh, Translation of Micliælis Introduction to the N. T., t. III, 1803, et Gratz, Neuer Versuch die Entstehung der drei ersten Evangelien zu erklaren, 1812.

56. Modifications récentes de la 1" hypothèse. — Ces dernières années, A. Resch, Die I.ogia Jesu nach dem griechischen und hehrdischen Text tviederhergestellt, 1898, a soutenu l’hypothèse d’un protévangile rédigé, non plus en araméen, mais en hébreu proprement dit. C était un recueil de récits et de discours, rédigé par l’apôtre Matthieu, et comprenant à peu près toute la matière qui se trouve comnuine aux trois Synoptiques, celle qui est commune à deux d’entre eux. et même un bon nombre des éléments propres à chacun. Marc l’aurait utilisé, le preiuier ; Luc et l’auteur do Matthieu canonique l’auraient exploité à leur tour, en se servant également de l’Evangile de Marc. M. Resch a essayé de reconstituer le texte hébreu du protévangile supposé, sous le titre de : Dibrê leshoua’, « Paroles (et actes) de Jésus ».

Plus récemment encore, R. -A. Hoffmann, Das Marcusevangelium und seine Quellen, 190^, est revenu à l’hypothèse d’un Evangile primitif, rédigé en araméen, mais qui aurait existé sous deux formes : l’une plus courte, l’autre plus développée ; la première aurait servi de source à Matthieu ; la seconde formerait le fond de Marc et aurait été utilisée également pai* Luc.

57. Des sources multiples. — Ce ne serait pas un seul document, mais un grand nombre de petits écrits, soudés ensend>le, qui seraient à la base de nos Synoptiques, d’après Schleiermacher, Ueber die Schriften des Luhas, ein kritischer Versuch, iSi’j.

58. Deiix sources fondamentales : un proto-Marc et des T-ogia de Matthieu. — Le même Schleiermacher émit plus tard une opinion qui devait faire fortune, Ueber die Zeugnisse des Papias von unserer beiden ersten Eangelien. dans les Theol. Studien und Kritiken, 1882, p. SSô-^GS. Ce que Papias nous dit (n° 10) de l’Evangile de saint Marc se rapporterait, non à notre Marc canonique, mais à un Marc primitif, ou proto-Marc, moins complet, moins bien ordonné, qui aurait seulement servi de source à notre Marc actuel. Ce qu’il dit de l’Evangile de saint Matthieu conviendrait, non à notre Matthieu canonique, mais à un simple recueil de discours de Jésus, écrit par saint Matthieu en araméen, c’est-à-dire un proto-Matthieu.

L’hypothèse ainsi émise a été adoptée par un grand nombre de critiques modernes. D’après eux, notre Evangile canonique de saint Marc aurait pour base le proto-Marc, dont il serait comme une édition retouchée et remaniée. Les deux autres Evangiles, saint Matthieu et saint Luc, seraient essentiellement une combinaison du proto-Marc avec le proto-Matthieu, c’est-à-dire du recueil primitif de récils avec la collection primitive de discours.

Tel est, sauf les variantes, le système soutenu par

Credxer, Das X. Testament nach Zweck, Ursprung und Inhalt, iSli’d ; H. J. Holtzmanx, dans ses Sr ?ioptischen Evungelien, 1863, et dans la 1" édition de son Einleitung in das X. T., 18-8 ; A. Réaille, Etudes critiques sur l’Evangile de S. Matthieu, 1862 ; Jésus de Xazareth, 1897 ; Rexax, dans sa Vie de Jésus, 1863 ; 13" éd. définitive, 1867 ; Weizsakcker, Untersuchungen ùber die evangelische Geschichte, 1864, 1’éd., igoi ; Beyschlag, Leben Jesu, 1885 ; Reuss, Histoire évangélique, 1876.

On retrouve quelque chose de cette hypothèse dans l’opinion de P. ^V. Schmiedel, art. Gospels dans VEncycl. biblica, t. II, 1901, et de J. Weiss, Das atteste Evangelium, 1903, d’après laquelle l’Evangile de Marc n’aurait pas encore eu sa rédaction pleinement arrêtée lorsqu’il servit de source à Matthieu et à Luc, mais aurait acc{uis sa forme définitive après les deux autres.

59. § 4. — Hypothèse mixte, de Marc et des Logia. — Le plus grand nombre des critiques qui aujourd’hui se rangent à l’hypothèse des deux sources, la proposent avec une modilication importante par rapport au système iirécédent. A la base des Evangiles de saint Matthieu et de saint Luc, ils conservent le recueil de Logia, mais, au lieu d’un proto-Marc, placent le Marc canonique actuel. Nous avons dès lors une combinaison de l’hypothèse de l’utilisation avec l’hypothèse documentaire : Marc aiu’ait été utilisé par les deux autres Synoptiques, et en même temps ces deux derniers Evangiles dépendraient du document appelé Recueil de Logia.

Telle est, dans son ensemble, l’hypothèse proposée d’al)ord par Weisse, Die evangelische Geschichte kritisch und philosopitisch behandelt, 1838 ; soutenue depuis par H. J. Holtzmaxn, dans ses plus récents travaux, Einleitung in das N. T., 2’éd., 1892 ; Die Synoptiker (Iland-Commentar zum X. T.), 3’éd., 1901 ; Renax, dans Les Evangiles, 1877 ; B. Weiss, Das Marcusevangelium und seine synoptische Parallelen, 1872 ; Das Matthausevangelium und seine Lucas-Parallelen, 1876- ; I.ehen Jesu, 1882, 3’éd., 1888 ; Einleitung in das X. T., 1886, 3* éd., 1897 ; Wendt, Die Lehre Jesu, 1886, 1’éd., 1901 ; Weizsæcker, Das apustulische Zeitalter der christlichen Kirche, 1886, 2* éd., 1892 ; Rœhrich. La composition des Evangiles, 1897 ; Harxack, Die Chronologie der dltchristl. Literatur bis Eusebius, t. I, 1897 ; Spriiche und Reden Jesu, 1907 ; Wernle, Die synoptische Frage, J899 ; Juelicher, Einleitung in das A’. T., 189^, 5° éd., 1906 ; SoLTAU, Unsere Evangelien, ihre Quellen und ihr Quellemvert, 1901 ; O. Holtzmaxx, J.eben Jesu, 1901 ; vox SoDEN, Urchristliche LAteraturgeschichte : die Schriften des X’. T., 1906 ; Wellhausex, Einleitung in die drei ersten Evangelien. 1905 ; Loisy, Les Evangiles synoptiques, 1 907-1 908 ; Nicolardot, Les procédés de rédaction des trois premiers évangélistes, 1908 ; Staxtox, The Gospels as historical documents, t. II, ’909 Un certain nombre d auteurs catholiques se sont

rangés à cette hypothèse, ces dernières années. Tels, Mgr Batiffol, ^’(.r leçons sur les Evangiles, 1897, p. 66 sq. ; Eenseignenient de Jésus, 1905, p. ix ; V. Ermoni, /e noyau primitif des Evangiles synoptiques, dans la Bévue bibl., 1897, p. 269-264 ; le P. Lagrange, Jésus et la critique des Evangiles, dans le Bulletin de littérature ecclésiastique, igo^, p. 19 ; Mgr Barnes, Origin of the Gospel according to S. Matthe^v, dans le Journal of theological Studies, igoo, p. 188 sq. ; F. Gigot, Studies on the Synoptics, dans la Xe^v-York Bevie » ; t. I, II et III ; Camerlynck et CopPiETERS, Evangeliorum secundum Matthæum, Marcum et Lucam Synopsis, 1908, p. xiii, xxi-xxiii.