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CLERGÉ (CRIMINALITÉ DU)

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moyenne de leurs condamnations par loo.ooo personnes, nombre qui serait pris, comme plus haut, pour unité de comparaison ?

C’est quelque peu aventureux. La difficulté dans les recherches et l’incertitude dans les résultats proviennent de ce que la population de chaque corps de métier n’est connue que par les dénombrements, où chacun s’inscrit un peu à sa guise ; le dénombrement de 1896, en particulier, paraît avoir gonflé les chiffres considérablement, on l’a vii, et, en tout cas, il n’y a pas identité d’apijréciation, sur les éléments des groupes divers, entre les recenseurs et les statisticiens du Ministère de la Justice. Sous cette réserve, voici quelle a été la criminalité dans ces diverses professions, pour la dernière période quadriennale, terminée en 1901.

2" Statistique criminelle dans les diverses professions non libérales. — Touchant la population, nous donnons à la fois celle du dénombrement de 1896,

CONDAM.N’ATIONS CRIMINELLES PRONONCÉES CONTRE LES MEMBRES DES PRINCIPALES

PROFESSIONS NON LIBEFIALES » DE 1898 A 1901

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Ajjriculture, culture, élevage… Industries de l’alimentation…

Industries indéterminées

Industries du livre…

Industries textiles

Trav. des paill., plumes, crins

Cuirs et peau.

Industries du bois

Métaux ordinaires

Terrassements et construction.

Manutention, distribution

Transports

Coinmorces divers

Coinini-rccs forains, spectacles

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qui est généralement excessive, et celle du dénombrement de 1866, que les recenseurs de 1896 rappellent élogieusement, et avec les chiffres duquel ils ont comparé leurs propres chiffres.

Le lecteur trouvera donc, dans le tableau ci-joint, deux moyennes criminelles, entre lesquelles il aura la faculté de choisir. (Lire ici le tableau.)

Dans ces résultats, il faut mettre à part le monde agricole avec sa moyenne de 5, ’j6 à 7, 84, les industries textiles avec leur moj’enne de 3, 85 à ^, 5-j, et, à l’opposé, « les industries indéterminées « (moyenne 16’ ; à 440 6t aussi les industries de manutention et distribution, du moins pour la moyenne obtenue avec la population du recensement de 1866 (jSS.Sg).

Ces chiflVes paraissent, en effet, devoir être attribués moins à la réalité des choses qu’aux procédés de classement. Cela semble probable pour les agriculteurs : c’est à peu près certain pour les autres.

Quant avix autres résultats, comparons-les avec ceux que présentent les professions libérales, dans la même période quadriennale.

Nous verrons d’abord que, dans les professions libérales, aucun groupe n’atteint la moyenne de 51 condamnations par an sur 100.000 personnes, alors que, dans les autres professions, cette moyenne est dépassée par deux groupes : celui de la manutention et celui des commerces forains, etc., dans lesquels elle est même huit fois supérieure.

De plus, un seul groupe, dans les professions libérales, celui des notaires, etc., présente une moyenne entre 31 et 50, tandis que cette moyenne est atteinte par quatre groupes dans les professions non libérales (outre les deux qui la dépassent) : ceux des terrassements, etc., des métaux, des industries du livre et des pailles, etc.

Faisons maintenant l’expérience inverse : au lieu de fixer notre attention sur les nioyennes les plus hautes, qui sont les pires, portons-la sur les moins élevées, qui sont les meilleures.

De I à 10, c’est-à-dire au plus bas degré de l’échelle criminelle, figure la moitié des groupes des professions libérales portés sur notre taljleau (3 sur 6), tandis qu’on n’en trouve aucun appartenant aux autres professions. J’entends parmi celles dont la statistique offre quelque garantie. Mais si l’on voulait tenir compte même des autres, il faudrait encore avouer, d’abord, qu’elles sont très rares, et, de plus, que nulle n’a une moyenne aussi basse, et par conséquent aussi favorable, que le premier des groupes des professions libérales au point de vue de la moralité, le groupe clergé et congrégations, qui reste ainsi à la tête de tous.

VI. Statistiques mensongères Les chiffres qu’on a lus dans ce qui précède sont en contradiction formelle avec les statistiques que les journaux seclairos ont l’habitude de publier. Il ne faut pas chercher bien loin l’explication. Ces dernières statistiques moiitcnl elfrontément.En voici la preuve. Elle est prise (hms trois années consécutives, parmi celles dont nous avons donné les résultats officiels. Dans lin article intitulé Leur Morale, les journaux antireligieux dénoncèrent, en 1902, les « abominables » forfaits des maîtres de l’enseignement congréganiste, et, pour prouver qu’ils «. détiennent le record », selon leur expression, des condamnations criminelles, ils donnèrent celles qu’ils avaient encourues, en 1897. avec les détails les plus circonstanciés’. Il y en avait dix.

l. Cette liste a paru diins plusieurs feuilles antireligieuses, iiotHiiinient dans Le Progrès de VEurv (n" du 2 novembre 1902), que nous citons parce qu’il nous est tombé par liasard sous la main.