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CLEMENT XIV
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nécessités de la vie vous amènent à lui toucher la main, on a soin de se puritier ensuite, en secret, de ce fâcheux contact.
3° En dehors des Juifs et des Musulmans, la circoncision a été gardée par les Chrétiens coptes et éthiopiens non catholiques. Quant aux Catholiques de ces ré"-ions, l’Ej^’Use a eu plus d’une fois occasion d’intervenir dans leur cas, qui, pratiquement et sur place, n’est vraiment pas facile à résoudre. Au commencement du XVII’siècle, le patriarche catholique d’Abyssinie Alfonso Mcndez, ayant demandé si la circoncision ne pouvait pas être tolérée parmi ses fidèles, la Propagande répondit, à la date du 28 août 1687, qu’elle ne devait l’être sous aucun prétexte, que les pasteurs avaient à faire leur possible pour corriger les délinquants, et que les réfractaires ne pouvaient être admis à la communion. En 183g, un missionnaire du même pays revient à la charge. Le i"] juin, les Inquisiteurs généraux contirment la réponse précédente, tout en ajoutant de procéder avec une charité toute chrétienne, notamment en baptisant sans dilliculté les enfants circoncis. En 1866, nouvelle intervention, cette fois de la part du vicaire apostolique des Gallas : les chrétiens de ce pays ayant l’habitude de circoncire les enfants avant de les apporter au baptême, convaincus « que ce rite (de la circoncision) est un des premiers signes de la foi chrétienne », le vicaire apostolique demande si, dans ces conditions, l’usage ne pourrait pas quand même être toléré. La réponse ne pouvait être douteuse : elle fut négative. Et, revenant sur les coutumes identiques des Abyssins, la Propagande expose que, dans ces pays, la circoncision est bien conservée en tant que « rite sacré et religieux » ; c’est donc « une vaine observance », comme l’habitude de « garder le jour du sabl)at », la « distinction entre les aliments purs et impurs », toutes choses qui redolent judaismum et qui ont été réprouvées par Eugène IV au Concile œcuménique de Florence (Collecfanea ! <. C. de Piopaganda Fide, Romae, 1898, i° 1663).
4" Oui, mais il reste, de par le monde, nombre de populations, dites sauvages, qui n’exhalent aucune vague et suspecte odeur de judaïsme ou d’islam, et qui cependant tiennent à la circoncision comme à une loi tribale strictement obligatoire, au point que’i’iine liomme incirconcis y cherchera vainement à marier : aucune famille ne l’acceptera pour son
—’Ire, aucune femme pour son mari.
I iitte situation ne laisse pas que de créer, parfois.’Il’sérieuses diflicultés aux malheureux mission.naires et à leurs plus malheureux néophj’tes. Que faire ? Permettre aux Chrétiens la circoncision, avec tniit le ccrénumial qui l’entoure d’ordinaire, n’est pas [iii>sil)le ; riiilerdire absolument, comme une chose iii^uivaise et condamna])le en elle-même, n’est pas ii-te et peut avoir des effets déplorables. Le plus
— i ; ; o semble donc — comme on le fait d’ailleurs généili’iiient — d’essayer d’amener les pères et mères de iiiiilie à pratiquer la circoncision, s’ils y tiennent. III leurs enfants en Ijas âge, ou, quand il s’agit de (Unes gens, à les faire circoncire en particulier par m jiraticicn hai)ile, (]ui agit en cette circonstance en Mialilé de cliirurgien. Ainsi réduite à n’èlre qu’une i : iiple opération d’hygiène et un reste de coutume Il nique, la circoncision ne peut être un mal, elle "lit même être souvent un bien, et, entons cas, elle I’tardera pas, dans ces conditions, et mieux que
ir une opposition Itruyante, à tomljcr en désué-’iile. ..
"iisuUer : /Jirlionnaire de lu Bible, de F. Vigouloux, art. Circoncision (H. Lesèlre), Paris, 18(j6 ; Dictionnaire de Théolo^’ie catholique^ de Vacant et
Mangenot, art. Circoncision (V. Ermoni), Paris, 1900 ; Bict. encyclop. de Théol. catli., trad. Goschler, Paris, 1869 ; Hastings, Dictionary of the Bible ; K. Martj’, Geschichte des Volkes Israël, Strassburg, 1908 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, Pa.ris ; M. J. La.gra.nge, Etudes sur les Religions sémitiques, Paris, 1900 ; D’G. Surbled, La morale dans ses rapports avec la médecine et VItygiène, Paris ; A. Arcin, La Guinée française (p. 438), Paris « 907 ; Mgr A. Le Roy, La Religion des Primitifs, Paris (Beauchesne), 1 909.
A. Le Roy,
Ev. d’Alinda.
CLÉMENT XIV. — Le Bref de suppression de
la Conqiagnie de Jésus, i)ublié par le pape Clément XIV,
est du 21 juillet 1778. Mais il avait été préparé de longue
main. Pour comprendre cet acte de l’administration
pontiûcale, — acte, en effet, de pure administration
— pour en saisir les causes, le sens et la portée,
il faut remonter juscpi’au pontificat de Clément XIII
(1758-1769) et au conclave qui élut Clément XIV
(15 février-18 mai 1769). Déjà, vers la lin du pontilicat
de Benoit XIV, l’affaire de la suppression des
Jésuites avait commencé à poindre ; pour leur honneur,
la pensée en remonte, non à l’Eglise, mais à ses
ennemis, les philosophes et les jansénistes, jaloux
de l’influence prise par la Compagnie et assez habiles
pour rallier à leur projet la famille royale des Bourbons.
Les Jésuites avaient été expulsés de Portugal,
de France, d’Espagne, Xaples et Parme ; une démarche
collective des cours bourboniennes (18 janvier
1 76g), sollicitant la suppression de l’ordre par le Pape,
avait été généreusement repoussée par Clément XIII.
La situation de l’Eglise, à la mort de ce Pape, était
lamentable. Les cours de l’Europe méridionale étaient
en rupture avec le S. Siège, celles du Xord indifférentes.
Cette situation avait divisé les cardinaux ; les uns
étaient disposés à faire des concessions aux couronnes,
les autres ne voulaient point en entendre parler.
Les premiers, soutenus par les cours, prévalurent au
conclave. Ganganelli fut leur candidat : ils le portèrent
au trône pontilical. Il semble que celui-ci ait,
sinon pris l’engagement formel de supprimer la Compagnie,
au moins donné l’assurance que cette suppression
était possible et souhaitable. Les cours ne tardèrent
pas à reprendre leurs instances. Le Pape ne
céda qu’après quatre ans, bien ([ue sa résolution
semble avoir été plus tôt prise. Seulement, il se préoccupa
de gagner du temps et de sauver son honneur.
Pour gagner du temps, il donna des espérances par
écrit à Louis XV (30 septembre 1769) et aux rois
d’Espagne et de Portugal (30 novembre 1769), et plus
tard, les cours se plaignant de ses longueurs, il renouvela
ces assurances au chevalier Monino, ambassadeur
de Charles III (15 novembre 1772). Dans l’intervalle,
il prit quelques mesures contre les Jésuites,
dont les amis manquèrent trop souvent de prudence :
visite des collèges, retrait du séminaire de Frascati
et du séminaire romain, visites apostoliques des Jésuites
dont les maisons se tromaient dans l’Etat ecclésiastique.
Pour sauver son honneur, le pape prit toute
sorte de i)rccaulions. Le 27 juin 1773, 1 ! s’enferma dans
une retraite absolue, dont il ne sortit que le 22 août
suiant. Pendant ce. temps, il n’admit à l’audience
aucun ministre des cours. C’est dans le plus grand
secret qu’il travailla à la rédaction du bref, voulant
montrer qu’il n’obéissait à aucune influence. Il le
souscrivit le 21 juillet ; le 6 août, il nomma la congrégation
De rébus e.rtinctæ Societatis Jesu, et imposa
le i)lus rigoureux secret à ses membres, les cardinaux
Marcfoschi, Casali, de Zelada, Corsini et Caraffa. Le
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