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CANON CATHOLIQUE

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saint Germai.v I" de Constantinople, saint Jean Damascène, le Vil’concile œcuménique (787), l’hymnoTaphe Elie, Cos.mas de Jérusalem, le diacre Etienne, saint Théodore Studite, le patriarche NicÉPHORE, Photius, le VIII’concile œcuménique (869-870), riiymno5, ’rai)he Josei’h, Léon le Sage, Nicétas le Paphlagonien, SiMÉoN Métaphraste, Tuéo-PUYLACTE, le moine Philippe l’Ermite, Eue Ecdicus, NicÉTAS Serroml’s, Théophane Kerameus, Andronique Commène, Michel Glykas, Jean Zonaras, Eustathe de Salonique, Michel Achominatos, Nicétas AcHOMiNATOs, le clironograplie Joël, le patriarche Germain II, le diacre Pantaléon, Thkodule de Salonique, Grégoire Palamas, Manuel Calécas, Jean Cyp-Uiissiote, Macaire Chrysocépiiale, Jean Calécas, Nicolas Cabasilas, Nigéphore Calliste, Marc EuGÉNicus, citent les deutérocanoniques. Cf. E. Mangenot, Une période (vn’- : s.v’siècles) de l’histoire du canon de l’Ancien Testament dans l’Eglise grecque, dans les Questions ecclésiastiques, Lille, 190g. En Occident, saint Grégoire le Grand, Alcuin.Walai’rid Strabon, Rupert de Deutz, Hugues de Saint-Victor, Pierre le Vénérable, Pierre le Mangeur, Jean de Salisbury, René de Celles, Jean Beleth, Hugues de Saint-Cher, saint Thomas, Guillaume OccAM, Nicolas de Lyre, saint Antonin, Denys le Chartreux, le cardinal Cajetan sont théoriquement défavorables aux deutérocanoniques, quoiqu’ils admettent la pratique universelle. La tradition ancienne et favorable est continuée par saint Patrice, Julien Pomère, saint Léon le Grand, Denys le Petit, Cassiodore, saint Isidore de Séville, saint Eugène, saint Ildephonse, Raban Maur, le pape Nicolas I^"", les collections canoniques de Burchard de Worms et d’YvES de Chartres, Udalric de Cluny’, Lanfranc, GisLEBERT, saint Brunon d’Asti, Gratien, Honorius d’Autun, Pierre de Riga, Gilles de Paris, Pierre de Blois, Albert le Grand, saint Bonaventure, Vincent de Beauvais, Robert Holkot. Tous les manuscrits grecs et latins du moyen âge contiennent les deutérocanoniques. L’Eglise, tout en laissant ses docleurs différer d’avis, continuait à les lire. Aussi Eugène IV, dans son décret aux Jacobiles promulgué au concile de Florence en 1441 » déclare-t-il ces livres divins et canoniques. L’ancienne opposition trouve un écho dans la minorité du concile de Trente, qui proposait de distinguer deux catégories de Livres saints ; mais la majorité, nous l’avons vu, a conlirnié officiellement la tradition constante de l’Eglise.

.IV. Canon, du Nouveau Testament. — Au point de vue apologétique, nous n’avons à nous occuper que de sa formation et de l’opposition dont les deutérocanoniques ont été l’objet.

1".Sa formation. — i. Elle n’a pu être que progressive. Jésus n’avait pas dit à ses apôtres : « Ecrivez », mais bien : « Allez, enseignez toutes les nations…, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai commandé », Mallh., xxviii, 19, 20, ou : M Allez dans le monde entier et prêchez l’Evangile à toute créature. » Marc, xvi, 15. Dociles à la voix du Maître et remplis du Saint-Esprit, les apôtres prêchèrent partout, et le Seigneur opérait avec eux et confirmait par des signes h ; iir parole. Marc, xvi, ao. Ilss’adressèrentd’abordauxJuifs, leurs compatriotes, puis aux gentils, conformément aux ordres de Jésus. Act., i, 8. Le livre des Actes raconte la fondation des premières Eglises, à Jérusalem, eu Sa marie, et dans rempire romain. Ainsi le christianisme s était répandu et des communautés s’étaient organisées, avant qu’aucun des écrits du Nouveau Testament eût vu le jour. Ces livres, quand ils parurent, ne rentraient pas dans un plan général, concerté entre les

apôtres. Ce furent des œuvres d’occasion, composées parfois dans des circonstances en quelque sorte fortuites, pour répondre à des besoins particuliers, quoique sous l’impulsion et la direction du Saint-Esprit. Ainsi, la plupart des lettres que saint Paul adressa à des Eglises avaient pour but de réprimer des abus, de résoudi’e des questions diliiciles, de rappeler ou d’expliquer la doctrine prèchée, etc. Les Epitres pastorales sont destinées à des particuliers. Les quatre Evangiles furent publiés à des époques différentes, dans des milieux déterminés, pour faire connaître avec plus ou moins d’étendue la vie et la doctrine du Sauveur. Des besoins plus généraux des Eglises provoquèrent la plupart des Epîtres dites catholiques ou encycliques. C’est dans l’intervalle d’un demi-siècle, de 50 à 95 environ, que parurent les écrits, de genres divers, qui forment le Nouveau Testament. Ce recueil n’a donc pu être constitué d’un seul coup, et pas avant l’apparition du livre le plus récent qui en fait partie.

Comment se forma-t-il ? « Les écrits du Nouveau Testament, dit M. Vigouroux, Manuel biblique, 12<’édit., Paris, 1906, t. I, p. io4, ne se répandirent (jue graduellement dans l’Eglise entière, selon le temps et les circonstances, et leur canonicité ne fut, par suite, reconnue dans les pays divers qu à des époques diverses, selon les preuves qu’on put acquérir de leur origine et de leur authenticité. Les Eglises où ils avaient été publiés et les pays environnants les acceptèrent aussitôt ; mais leur diffusion ne pouvait se faire très rapidement dans ces temps antiques, et les productions apocryphes qu’on multipliait durent faire prendre des précautions pour constater la véritable origine des écrits divulgués sous le nom des apôtres. » Cependant, pour la plupart du moins, cette diffusion graduelle a été assez rapide. Quelques-uns contenaient l’ordre de les communiquer. Col., iv, 16 ; et, lors même que cet ordre n’était pas exprimé, il y avait en tous, indépendamment de l’autorité attachée au nom des apôtres, des enseignements qui convenaient à toutes les Eglises, en sorte qu’on cherchait à se les procurer, surtout pour se mettre plus sûi-ement en garde contre les productions apocryphes qui pullulaient sous le couvert des apôtres. La propagande religieuse transmettait aux Eglises-tilles les écrits apostoliques, connvis des Eglises-mères. Chaque Eglise s’étant formé ainsi son recueil des livres du Nouveau Testament, il n’est pas dès lors étonnant qu’il y ait eu, à l’origine et pendant quelque temps, des divergences et des collections plus ou moins complètes.

2. Mais les écrits apostoliques jouissaient-ils, dès le principe, parmi les fidèles, de la même considération que les livres de l’ancienne Alliance ? Les regardait-on, aussi bien que ceux-ci, comme divinement inspirés ? Croyait-on y lire la parole de Dieu lui-même ? Ed. Reuss, Histoire du canon des saintes Ecritures dans l’Eglise chrétienne, 2’édit., Strasbourg, 1864, p. 72-76, prétend qu’au temps de Marcion (milieu du ii<= siècle), les Evangiles et les Epitres n’étaient considérés encore que comme les ouvrages des apôtres et qu’on ne leur reconnaissait pas une autorité divine. Ce ne fut que plus tard que, pour opposer des prophètes aux nouveaux prophètes des montanistes, l’Eglise les plaça à l’égal des écrits des prophètes de l’Ancien Testament et affirma leur inspiration. Ihid., p. 88-97. En réalité, l’inspiration des écrits apostoliques fut reconnue dans l’Eglise avant l’apparition du montanisme. Déjà, saint Pierre comparait les Epitres de saint Paul aux Ecritures. I Pet., m, 15, 16. Le pseudo-Barnaué, iv, i.’l, citait un passage du premier Evangile avec la formule consacrée aux Livres saints : ’^i /ér/p’A-TV-i, Funk, Patres aposto 1j