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APPARITIONS


1879 ; Kirchenhistorische Anecdota, Christiania, 1883 ; B. Doerliolt, Dos Taufsyinholitm der alten Kirche, Paderborn, 1898 ; Ermoni, Le Symbole des Apôtres, dans Coll. Science et Religion, Paris, 1908 ; Hahn, Bihlioihek der Symbole und Glaubensvegeln der alten Kirche, 3° éd., Breslau, 1897 ; Ad. Harnack, Dus apostolische Glaubensbekenntniss, 22° éd., Berlin, 1898 ; Cf. Apostolische Symbolum, dans Realencyclopedie fur protest, llieologie, 3° éd., t. I, p. 768 ; Materialieji ziir Geschichte und Erklârung des alten rômischen Symhols aus der Christlichen Litteratur der zwei ersten lahrhunderte, dans Halin, Bibliothek, en Appendice, p. 864-890 ; F. Kattenbusch, Das apostolische Sr171bolum, seine Entstehung, seine geschichtliche Sinn, seine ursprungliche Stellung in Kultur und in der Théologie der Kirche, Leipzig, 3 vol. 1894, 1897, 1900. Kunze, Glauhensregel, heilige Schrift und Taufbekenntniss. Leipzig, 1899 ; Sanday, /îé-cp/ ; / /-esea/’c// 072 the origin of the Creed, dans The Journal of theological Studies, octobre 1899 ; Further research on the historyof the Creed, ibid., octobre 1901 ; H. B.Swete, The Âpostle’s Creed, London, Pitt Press, 8° éd., 1899 ; Vacandard, Les Origines du Symbole des Apôtres, dans Etudes de critique et d histoire religieuse, Paris, 3° éd., 1905 ; Le Symbole des Apôtres, à propos d’un ouvrage récent, dans lie^ue des Questions historiques, janvier 1908 ; Vacant, art. Srmbale des Apôtres dans Dictionnaire de théologie catholique, t. I, p. 1673-1680. T. Zalin, Bas apostolische Srmbolum, Erlangen und Leijîzig, 1898.

E. Vacandard.


APPARITIONS. — L On entend par ce mot toutes les manifestations extraordinaires et sensibles par lesquelles un objet, soit spirituel, soit corporel, est mis en communication avec les sens extérieurs ou même intérieurs d’un sujet qui ne pourrait naturellement l’atteindre et le connaître. Que Dieu, un ange, une àme, se montrent sous une forme matérielle ; qu’un corps éloigné de plusieurs lieues soit vii, entendu, touché, comme s’il était présent, ce seront là des apparitions.

IL La foi de l’Eglise catholique aux divines Ecritures ne lui permet aucunement de douter des nombreuses apparitions mentionnées par ces livres sacrés, depuis celles de Dieu au premier homme dans le Paradis terrestre, jusqu’à celle de Jésus-Christ descendant du ciel, au dernier jour du monde, « pour juger les vivants et les morts » , comme parle le symbole des Apôtres. — Pai-une conséquence logique, l’Eglise croit absolument à la possibilité des apparitions arrivées depuis la révélation biblique, et rapportées en grand nombre dans l’histoire ecclésiastique et dans la biographie des saints. — Croit-elle également à leur réalité ? Sa conduite dans la canonisation des saints et dans la direction des fidèles, ses fêtes et prières liturgiques prouvent certainement qu’elle y croit, puisqu’elle examine soigneusement les faits de ce genre, quand ils se rencontrent dans la vie des personnages pour qui l’on demande les honneurs d’un culte public, cju’elle blâme ou permet certains récits d’apparitions, qu’elle autorise enfin et parfois solennise elle-même des faits de ce genre, comme l’apparition de l’Archange saint Michel en Sicile (8 mai). — Mais impose-t-elle l’obligation de croire, en particulier, à la réalité de quelqu’une de ces apparitions ou visions non bibliques ? Nullement. Ces apparitions postérieures à la révélation, sans être en deliors de la sphère de l’infaillibilité de l’Eglise, ne peuvent devenir l’objet d’une définition de foi, ni d’un acte de foi proprement dite ; on ne

serait donc pas hérétique pour en douter ou pom* les nier. Il est vrai que l’Eglise, par la façon dont elle en accueille plusieurs, dit assez clairement qu’on peut et doit prudemment les accepter comme authentiques ; mais elle ne va pas au delà ; et si les limites de la prudence scientifique et chrétienne ne doivent jamais être franchies, une respectueuse et sage liberté d’examen et de jugement demeure le droit du catholique fidèle.

III. 1° Les objections générales contre la possibilité et la réalité de toute apparition, de toute vision surnaturelle, étant les mêmes qu’on soulève contre le siu-naturel, contre le miracle, contre la valeur historique de la Bible, nous n’avons pas à nous en préoccuper ici. Qu’il nous suffise de dire qu’une cause infinie en puissance et en sagesse peut fort bien, par elle-même, ou par des causes secondes qu’elle gouverne et qu’elle anime de sa propre énergie, opérer les phénomènes intérieurs ou extérieurs, nécessaires à une apparition, à une vision, et les coordonner si parfaitement avec le fonctionnement régulier des forces physiques, que l’ordre du monde n’en soit point troublé.

2° On s’est demandé comment un pur esprit, un ange et surtout Dieu, pouvaient apparaître d’une manière sensible. La réponse est dans ce qui précède : assiu’ément, ce n’est pas la nature immatérielle qui entre elle-même en contact direct et physique avec nos sens, facultés organiques et matérielles ; mais elle se sert pour cela d’un intermédiaire, d’une cause instrumentale, qui lui obéit et nous manifeste sa présence, ses pensées, ses volontés. — Plusieurs philosophes paraissent avoir préféré une autre explication de cette communication miraculeuse : ils suppriment l’intermédiaire, l’instrument, et pensent que Dieu ou l’esprit apparaissant, agissent sur nos sens intérieurs ou extérieurs pour les impressionner, comme le feraient des objets réellement présents et sensibles. Quoique cette interprétation semble difficile à concilier avec le récit de la plupart des apparitions biljliques, elle n’est pas insoutenable, surtout si elle s’applique aux apparitions non bibliques ; et elle maintient assez la réalité objective d’une action supérieure et surnatui-elle, pour ne pas être entièrement rejetée.

3° On a souvent prétendu que les apparitions et les visions étaient le résultat de dispositions morbides, d’excitations vives et prolongées du cerveau, de grandes fatigues intellectuelles, de méditations ou de jeûnes exagérés, etc.

Nul doute qu’il en soit fréquemment ainsi ; et rien n’est intéressant comme de voir les précautions minutieuses indiquées par le pape Benoît XIA’^, qui veut que les preuves des faits de ce genre, quand on les allègue dans un procès de béatification, soient d’un poids égal à celles qu’on exige dans les causes criminelles (De beatif. et canoniz. sanctorum, liv. III, ch. 8, n" 1) ; par les canonistes, qui n’admettent que très difficilement le témoignage des mineurs, des femmes, des personnes dont la véracité ou la bonne foi peuvent être suspectées (Cf. E. Grandclaude, Vi~ sions et apparitions, dansla. Resue des Se. eccl. de 1878 et dans le Canoniste, mai 1888) ; par les théologiens mystiques dont les plus célèbres, tels que le cardinal Bona, le jésuite Godinez, le bénédictin Schram, et tout récennnent le sulpicien Ribet, se montrent d’une extrême rigueur dans l’examen de ces phénomènes. Schram, par exemple, énumère dix-neuf signes auxquels on pourra reconnaître la fausseté d’une vision, et ceux-ci entre autres : si la personne qui jjasse pour avoir eu des apparitions s/7 superba, — si visiones desideret, — si sit arreptitia, — ^el délira, — si sit melancholica, — si sit novitia, — si sit pauper