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APOTRES (SYMBOLE DESl


et « c’est par lui que le pardon des péchés est annoncé x' (x. 38) ; poiu- être sauvé il faut croire en Lui (iv, 10-12). Cf. E. Maxgenot, Jésus Messie et J-'ils de Bien ci a près les Actes des Apôtres, Revue de l’Institut catholique de Paris, 190 y, p. 385-423, et en brochiu’e, Paris, 1908.

Aux païens, le missionnaire inculque avant tout le monothéisme (xiv, 14-16 ; xaii, 22-31) pour les jn-éparer à accepter la doctrine du Christ. On entre dans la vie ciirétienne par le baptême qui lave la souillure du péché et donne l’Esprit (11, 38) ; les fidèles se réunissent souvent pour prier et rompre le pain (11, 42), ce que beaucoup d’interprètes entendent de l’Eucharistie.

Il n’est pas possible de continuer ici l’examen de la théologie enseignée dans les premiers chapitres des Actes. Certes, la terminologie qu’on y trouve diffère encore beaucoup de la terminologie paulinienne. et c’est un nouvel argument pour le caractère ui apostolisch de ces discours et l’emploi d’une source palestinienne dans la première partie des Actes. Mais les points principaux de la doctrine chrétienne sont déjà bien fixés, et pour en arriver à la théologie paulinienne ou joannine il ne faudra pas une évolution radicale. Tout en tenant bien compte que c’est un Anglican qui écrit, on consultei-a utilement G. Stevens, The Theology of the New Testament, Edinburgh, 1901, IIP p., chapitre 11.

3. L’organisation ecclésiastique d’après le li^re des Actes*

Grâce à l’ouvrage de Luc nous poxivons aussi nous faire une idée de la direction de la communauté chrétienne primitive.

A Jérusalem la communauté est d’abord gouvernée par les Apôtres ; plus tard elle est présidée par Jacques, le frère du Seigneur (xxi, 18) ; à côté de lui, il y a des presbytres, chargés sans doute de l’aider dans sa fonction (ib., cf. xi, 30, xv, 23). Dès le début les Apôtres avaient institué des diacres pour la distribution régulière des aumônes. On leur avait imposé les mains, et ils prêchaient aussi la parole de Dieu (vi, i-io).

Dans les autres communautés, l’apôtre missionnaire exerce le pouvoir. Là aussi, il y a des j^resby très chargés de gouverner la chrétienté (xiv, 23 ; xx, 17). Ces presbytres sont appelés aussi épiscopes (xx, 17, 28), d’où l’on conclura que les deux termes sont s jnonymes. Nous n’apprenons pas toutefois dans les Actes la nature et l'étendue des fonctions sacrées qui leur sont réservées.

Les fidèles, tout en étant fort unis à leurs chefs, leur doivent obéissance et soumission : la hiérarchie ne gouA’erne pas en vertu d’une délégation, mais en vertu d’une institution (xiv, 23).

Ces simples constatations ont leur importance : elles prouvent tout d’abord que l’institution des diacres et des presbytres vient des Apôtres, eux-mêmes

« envoyés du Christ » . La hiérarchie à trois degrés,

cvêqiies, prêtres et diacres, que nous trouvons en Asie Mineure dès le début du second siècle, et bientôt après dans toute la chrétienté, a du moins sa racine dans la volonté du Christ. On pourra discuter, sans doute, si les prêtres de premier ordre ou évêques répondent aux apôtres et délégués d’apôtres, les I)rètres de second rang aux presbylres-épiscopes de l'âge apostolique, ou bien si les presbytres-épiscopes d’alors jouissaient tous de la plénitude du sacerdoce. Mais cette question délicate, que nous n’avons pas à traiter ici, n’est pas inséparable de l’origine aijostolique et divine de la hiérai-chie ecclésiastique.

1. Voir articles Eglise, Episcopat.

La première partie des Actes montre encore clairement la prééminence de Pierre dans le collège apostolique : il prend la direction de la communauté, propose de donner un successeur au traître Judas, montre dans toutes les circonstances qu’il est le chef du collège apostolique et de la communauté chi-étienne.

Bibliographie. — Les Introductions aux livres du Nouveau Testament, les Commentaires du livre des Actes, les manuels sur l’histoire de l'âge apostoli({ue, les monographies composées au sujet des questions spéciales touchées ici, sont en si gi-and nombre qu’il est impossible de citer même les principaux d’entre eux. Un triage sévère s’impose, tant parmi les ouvrages d’auteurs catholiques que parmi ceux d'écrivains appartenant à d’autres confessions religieuses.

1. Introductions au N. T. — R. Cornely. Historica et critica Introductio, t. III, Parisiis, 1897 ; J.Belser, Einleitung in das N. T., Freiburg. 1901 ; E. Jacquier, i//s<oùe des libres du A'. T., Paris, tome III, 1908 (cet article était imprimé au moment où parut le volume de M. Jacquier ; il n’a plus été possible de le consulter ; au tome II, à propos du troisième EA’angile, on trtuive aussi beaucoup de renseignements) ; Th. ZaA , Einleitung in das.V. T., Leipzig, , 1900. B. Weiss, id., Berlin, 1897. A. Jiilicher, id., Tiibingen, 1906.

2. Commentaires. — J. Knabenbauer, Commentarius in Actus Apostolorum. Parisiis. 1899. ^ Rosp> ^^^ Actes des Apôtres, Paris, igoâ. J. Belser, Die Apostelgescliicfitef Vienne, 1906 ; H. Wendt, Die Apostelgeschichte, Gôttingen, 1899. H. Hollzmann, id., . Freiburg, 1901.

3. Exposés d’ensemhle sur V/iistoire des Apôtres. — C. Fouard, Saint Pierre… Saint Paul (2 vol.), Paris. Mgr Le Camus, L’OF.uvre des Apôtres (3 vol.), Paris. 1900 ; C. Weiszacker, Das Apostolische Zeitalter. Freiburg. 1892 ; Mrc Gitïevl, flistorrofC/iristianity in the Apostolie Age. Edinburgh, 1897 ; C. Clemen, . Paulus. Seiri Lehen und If irken. Giessen, 1904 ; A. Brassac. Manuel hildique, t. IV, Paris, 1909.

4. Monographies sur différentes questions spéciales. — J. Thomas, L’Eglise et les Judaisants à l’Age apostolique, dans Re<, 'ue des questions nistoriques, 1889-1900 ; articles réimprimés dans Mélanges d’histoire, Paris, 1899 ; P. Feine, Eine vorkanonische Ueberlieferung des Luhas, Gotha, Perthes, 1891 : F. Chase, The credihilitv of the Acts of the Apostles, London, 1902 ; A. Harnack, Lukas der Arzt. der Verfasser des dritten Eyangeliums und der Apostelgeschichte, Leip :  ; ig, 1906 ; W. Rainsa^-. Saint Paul the Traseller and the Roman Citizen, London, 1900 ; Th. Vogel, Zur Charahteristik des Lukas nach Sprache und Stil, Leipzig, 1899 ; A. Harnack, Die Apostelgeschichte, Leipzig, 1908.

H. COPPIKTERS.


APOTRES (ORIGINES DU SYMBOLE DES)

Vers l’an 400, Rulin d’Aquilée écrivait : « C’est une tradition de nos ancêtres, tradunt majores nostri, qu’après l’Ascension du Seigneur, lorsque le SaintEsprit se fut reposé sur chacun des Apôtres sous forme de langues de feu, afin qu’ils pussent se faire entendre en toutes les langues, ils reçurent du Seigneur l’ordre de se séparer et d’aller dans toutes les nations pour prêcher la parole de Dieu. Avant de se quitter, ils établirent en commun une règle de la prédication qu’ils devaient faire, afin que, une fois séparés, ils ne fussent pas exposés à enseigner une doctrine différente. Etant donc tous réunis et remplis de