Page:Adhémar - La philosophie des sciences et le problème religieux.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et, disons-le encore, il ne saurait jamais être question d’étendre les formules de cette Algorithmie beaucoup au delà du champ des expériences qui nous l’ont donnée.

Que dirait-on de l’architecte qui raisonnerait ainsi :

10 ouvriers ont construit une maison en 2 ans et 20 ouvriers ont construit une maison pareille en 1 an. Il y a donc juste proportionnalité inverse. Donc 40 ouvriers feront la maison en 6 mois et 7200 ouvriers la feront en un jour.

L’on voit à quel moment l’architecte se trompe, c’est lorsqu’il continue à appliquer une loi en dehors du champ de ses expériences.

N’insistons pas sur le cas des philosophes qui font exactement de même à propos du Principe de la Conservation de l’Énergie, soit qu’ils en veuillent tirer le déterminisme universel, soit qu’ils veuillent concilier la liberté morale avec ce Principe de Physique.

N’insistons pas, non plus, sur le cas de ceux à qui le zéro absolu inspire une théorie philosophique de l’origine de la matière.

Pour qu’une généralisation soit fondée, il faut que l’on reste aux alentours des données de l’expérience et de l’observation.

Sinon elle n’est qu’un « roman de l’Infini ». En cela il faut suivre Auguste Comte.

Et quant aux choses elles-mêmes, qui sont sous