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comme un glaive, et la partie obscure mais chaude, qui n’éblouit pas et ne tranche pas, mais s’insinue doucement dans la réalité universelle et prend corps avec elle !

L’on n’a compris vraiment que ce que l’on peut retrouver, disent MM. Le Roy et Wilbois. Idée d’une justesse parfaite. Eh bien ! donc, passons du statique au dynamique, et, pour savoir dans quelle mesure l’on peut comprendre regardons les gestes de l’inventeur.

Efforçons-nous de retrouver avec cette inexprimable originalité qui caractérise le novateur !

« Dénouant de vieilles associations d’idées qu’on avait acceptées toutes faites, se déshabituant des routines qu’on prenait pour des évidences — dit M. Wilbois — les clartés d’autrefois, la paix logique, le repos de l’esprit, ont cessé dans cette inquiétude qui donne au caractère du savant une si éminente dignité… Il perçoit le commencement d’une lumière nouvelle, il croit simplement avoir reconquis un peu de l’intelligence perdue ; mais il a trouvé mieux qu’une vérité, il a trouvé une route ; et ainsi se termine, comme une monotone banalité, la découverte qui sera un scandale pour les contemporains, un trait de génie dans cent ans et l’évidence dans deux siècles. »

Nous devons vivre notre Science, c’est-à-dire reproduire en nous les états d’esprit des créateurs. Sans cela nous ne la connaissons pas !