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fondamental, se sépare ici de celle de M. Poincaré. L’évidence évolue, dit en effet M. Le Roy, le kantisme est non point faux mais étroit, car « les conditions de commodité de l’intelligence sont changeables ». Ceci nous paraît certain. Il est une « âme de vérité » dans cette affirmation de la Philosophie nouvelle : Telle doctrine qui satisfaisait l’esprit de nos pères est repoussée par nous ; nos neveux rejetteront une grande partie de nos manières de voir et de comprendre.

MM. Le Roy et Wilbois se séparent donc de MM. Poincaré, Milhaud, Duhem, sur la notion de fait scientifique et de loi naturelle. Ils précisent ce qui, à leurs yeux constitue la contingence au point de vue de la connaissance, des résultats de la Science positive.

Les nécessités du discours nous forcent de faire un morcelage des choses en réalité les plus cohérentes ; notre espace, notre temps algébrique dissocient conventionnellement un conglomérat… Et d’ailleurs, que l’on change très peu les conceptions optiques ou la définition du temps, et la loi astronomique de Newton s’évanouit, change radicalement d’aspect… Que l’on choisisse autrement l’unité de longueur et le temps entrera comme facteur dans la loi de Mariotte…

Mais tout ceci ne nous conduit-il pas au scepticisme le plus absolu ?