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XXXIII

les affaires de hawa


Goha berçait encore son enfant lorsque Hawa, par la fenêtre, lui fit signe de rentrer. Il se leva, mais tout doucement, compliquant son geste de mille précautions superflues, tant il craignait de réveiller la fillette.

— Dépêche-toi donc ! cria la négresse.

Au milieu de l’entrée, il aperçut une dalle brisée. Pour l’éviter, il côtoya le mur. Il souleva enfin la tenture qui masquait la chambre de Hawa et poussa un cri de frayeur. La négresse s’était précipitée sur lui, avait arraché l’enfant de ses bras en s’écriant :

— Ô ma lune ! ma vie ! ma lumière !

Elle découvrit brusquement le visage enfoui sous le bonnet de coton, pinça le nez, baisa goulûment les doigts repliés et se mit à danser