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LES VOIES AÉRIENNES

pour mieux les observer, nous allâmes nous installer près des travaux, parmi les pierres de taille, prenant des notes et des croquis sur notre carnet.

Un officier surveillant l’instruction des recrues nous aperçut et vint droit à nous ; il nous questionna en allemand et nous lui répondîmes en français que nous ne comprenions rien à ce qu’il nous disait ; il voulut s’emparer de notre carnet, que nous mîmes prestement dans notre poche ; alors, il appela quatre hommes et nous conduisit en ville chez le commandant de la place.

Nous étions devant un officier général à l’air sévère, dans son uniforme foncé sans galons ; il commença d’abord par nous prévenir, en français, qu’en Allemagne on punissait l’espionnage de plusieurs années de forteresse ; il nous demanda ensuite notre nom que nous lui dîmes ; en l’entendant, un ingénieur de la maison Siemens de Berlin, qui installait le téléphone dans la salle, se tourna vers nous ; l’officier général le remarqua et lui demanda, sans doute, s’il nous connaissait ; après quelques explications échangées entre eux, nous comprîmes que les choses tournaient en notre faveur et nous en remerciâmes, d’un geste, notre confrère étranger.

Néanmoins, le général allemand voulut voir notre carnet ; il y avait dedans des croquis concernant les oiseaux que nous venions d’étudier et force notes de téléphonie ; le général sourit, et ce mélange de cigognes et de téléphones mit fin à une situation qui aurait pu devenir très désagréable.


Divers oiseaux

Corbeaux. — Tous les oiseaux savent profiter des courants ascensionnels, quelle que soit la forme sous laquelle ces courants se présentent ; mais les gros oiseaux, incomparablement mieux que les petits. Par un temps de calme plat, la journée ayant été chaude, nous avons vu un grand vol de corbeaux quitter ensemble les prairies où ils prenaient