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L’AVIATION MILITAIRE

lement facile des eaux pluviales. En prévision des manœuvres de nuit, faites par les avions, aussi fréquentes, peut-être, que celles de jour, les limites roulantes de l’aire seront marquées par des brûlots de couleur spéciale, placés dans de petites fosses espacées suffisamment et recouvertes d’une grille au ras du sol. D’autres brûlots, arrangés convenablement et d’une autre couleur, donneront la direction du vent. Mais tout cela pourra être remplacé avantageusement par des réflecteurs électriques qui éclaireront toute la surface de l’aire, ou la laisseront dans l’obscurité, selon les besoins de la tactique. Enfin, pour l’orientation générale on établira, hors de l’aire, des phares aux quatre points cardinaux, visibles de très loin par les avions. Pendant le jour, ces indicateurs seront plus simples : une fumée blanche emportée par le vent en donnera la direction.

Les signaux faits sur les aires, évidemment, seront les mêmes que ceux employés par les avions. Aires et avions seront en communication constante. En cas d’hostilités, les éclaireurs porteront les ordres et les informations d’une aire à l’autre. On pourra, plus tard, se servir de la télégraphie sans fil, lorsque cette science naissante se sera suffisamment développée et que ses moyens d’application seront devenus pratiques ; on pourra y utiliser notre phonosignal[1].

Le personnel sera logé dans des casernes suffisamment éloignées pour ne pas gêner les manœuvres des avions. Cependant, en cas d’alerte, si l’aire se trouve attaquée et torpillée par des avions ennemis, il devra pouvoir se réfugier dans des casemates solidement blindées de plaques d’acier, sur le haut. Il en sera de même en ce qui concerne le matériel et l’outillage ; les abris des avions, ateliers de réparations, magasins, etc., devront être à toitures blindées, pour ne pas les exposer à être détruits.

La perte de ce matériel serait très sensible et bien regret-

  1. À cette époque, vers 1895, on parlait à peine de la télégraphie sans fil, et ce n’était que dans les revues scientifiques ; en ne devait prendre que plus tard l’importance qu’elle a aujourd’hui.