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L’AVIATION MILITAIRE

On leur reconnaîtra un avantage qui ne serait pas négligeable en temps de guerre, celui de consommer exclusivement de l’alcool comme combustible.

La traction devra être double, du système adopté pour l’Avion no 3 seulement, au lieu de se croiser, les deux tracteurs devront être assez écartés pour se trouver pointe à pointe et tourner dans le même plan, bien qu’en sens inverse ; comme ceux à simple traction, ils auront la faculté de se replier automatiquement contre leur bec porteur. Chaque tracteur étant actionné par sa machine particulière indépendante, vapeur ou essence, on voit de suite quelle force considérable de translation on pourra imprimer à ces avions.

L’apparence extérieure du corps des torpilleurs ainsi que ses roues d’atterrissage ne différeront pas beaucoup de celles des éclaireurs, puisque les difficultés d’atterrissage sont communes à tous les avions.

Le système des signaux sera le même que celui employé sur les éclaireurs. Il est évident que partout où, à terre, il y aura des postes à signaux, les mêmes couleurs et le même alphabet seront en usage.

Les robustes ailes des avions torpilleurs soutiendront un corps redoutablement armé. On pourra y loger un peu de tous les engins dont la description va suivre, choisis selon la tactique qui sera adoptée par le général commandant l’armée aérienne.

Les torpilles consisteront en des enveloppes en acier mince ou en carton, cylindriques avec des fonds coniques, remplis de dynamite ou autres explosifs que la pyrotechnie composera ; on ne devra pas y mêler des balles ni de la mitraille, ce serait du poids inutile, qui sera mieux utilisé en un équivalent de dynamite ; le cône du bas, à sa pointe, portera un détonateur qui ne devra déterminer l’explosion qu’après un certain aplatissement du cône au contact du sol ; le cône supérieur portera quatre ailettes hélicoïdales, dans le prolongement du cylindre, sans dépasser son diamètre, afin d’imprimer un mouvement de rotation à la torpille pendant sa chute, pour la tenir pointée