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XVI
INTRODUCTION

bagage scientifique et pratique qui a malheureusement disparu, à l’exception de l’exemplaire qui a été recueilli par les Arts et Métiers.

Que faire ?

Ici, en écrivant ces lignes, au mois d’octobre 1908, nous sommes bien indécis. Voilà onze ans, jour pour jour, que nous étions au camp de Satory, avec l’Avion no 3, et qu’une minute fatale suffit pour ruiner tous nos projets. Depuis, épave inutilisée, nous n’avons rien fait que gémir sur la destinée qui nous a arraché à nos devoirs envers notre pays, sans que personne, sauf de rares amis, nous ait compris. Nous avons voulu, néanmoins, essayer quelque chose.

Sur les instances de quelques vaillants aviateurs, débutant dans leurs essais, auxquels on refusait les encouragements les plus élémentaires — à tel point que cela provoqua une campagne de presse — nous venons d’adresser une lettre ouverte au président de la République[1] (on la trouvera, reproduite tout au long, à la fin de l’introduction). Nous craignons bien, d’après certains indices, qu’elle ne plaise pas à nos gouvernants, et cependant si on la relit on n’y trouvera rien de personnellement agressif, mais seulement une intention : celle d’un Français désirant être utile à ses concitoyens dans l’intérêt général, exprimée sous forme de supplique adressée au chef de l’État. On ne saurait y voir, non plus, de la politique, car si, peut-être, nous nous sommes laissé égarer, un peu trop,

  1. Lettre publiée dans le journal Le Matin, le 12 octobre 1908.