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IX
INTRODUCTION

toujours méfié de ces deux extrêmes, bien qu’étant, les deux, des oiseaux parfaits pour leur fonction.

Ces idées nous éloignaient des avions à tout faire ; et ce raisonnement nous conduisait à la déduction bien simple que : chaque type d’avion devait être constitué pour la fonction qu’il était appelé à remplir. Cela paraissait, à première vue, tout naturel ; mais la réalisation n’était pas aisée, car la fonction n’était pas connue ; qu’on ne s’étonne pas si, à cette époque lointaine, nous l’avons, d’abord, cherchée. C’est ce qui motiva les travaux embryonnaires qui devaient être, plus tard, la base des cours à professer dans la future école d’aviation militaire. L’école d’avionnerie, c’est-à-dire la matérialisation et la mise en pratique de ces principes, devait venir après ; et c’était logique.

Nous étions seulement, alors, à quelques années après la guerre de 1870, un peu avant de commencer l’Éole ; notre génération avait cruellement souffert ; l’humiliation que subit la France affecta beaucoup tous les bons patriotes de l’époque, et nous en particulier. Notre but se traça, pour ainsi dire, tout seul, et se concentra ainsi : Organiser une armée aérienne pour venger l’affront national !

L’ensemble et les particularités de toutes nos prévisions, mûrement réfléchies, sur l’organisation et le fonctionnement d’une armée aviatrice, nous firent adopter trois catégories d’avions 1o les torpilleurs ; 2o les éclaireurs ; 3o les avions de ligne. Chacune de ces catégories pouvant être subdivisée en plusieurs