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L’AVIATION MILITAIRE

entre deux forces parallèles ayant la faculté de se resserrer sur l’ennemi.

Il semble que Châlons soit tout indiqué pour être le centre de cet obstacle transversal à dresser devant l’ennemi ; sa conformation pourrait être rectiligne ou sinueuse et se composer d’une succession de groupes d’aires faisant chaîne ; chaque groupe affecterait la forme d’un carré de 10 kilomètres de côté, plus ou moins, dont un des angles, c’est-à-dire une des aires, serait tourné vers l’ennemi envahisseur. Une chaîne de groupes d’aires en demi-cercle dont le creux regarderait l’ennemi offrirait peut-être encore des avantages défensifs. Quelles que soient les figures géométriques adoptées, un groupe d’aires polygonal procurerait toujours aux avions une grande facilité de concentration.

L’échiquier

Ces aires, il faudrait, pour ainsi dire, les semer à profusion entre les deux grandes lignes de défense, celle de la frontière et la grande transversale de Châlons. On comprend que la plupart, sauf les plus importantes, se passeraient de fortifications ; elles serviraient surtout à la mobilisation et aux évolutions des avions, de long en large, dans toute cette contrée, comme sur un échiquier. C’est ainsi qu’on appellerait ces sortes d’étapes aériennes en tous sens, où le ravitaillement serait assuré pour des opérations offensives, comme pour aider une retraite en bon ordre en cas de revers.

Dans toutes ces régions de l’Est, les plus menacées de la France, les voies aériennes trouveront leur large part d’utilité et on devra les combiner avec toutes les positions stratégiques, puisqu’elles-mêmes en constituent de réellement importantes, au même titre que les routes sur terre