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L’AVIATION MILITAIRE

tera, peut-être, à garnir le périmètre national d’aires permanentes fortifiées alternant avec des aires de campement. Les unes ajoutées aux autres présenteront un front ininterrompu, très résistant, bordant intérieurement toutes nos frontières ; ces aires seront reliées télégraphiquement entre elles par des câbles souterrains. En cas de mobilisation, de concentration, de ralliement ou de retraite, il y aura, dans les régions les plus menacées, de vastes aires de campement pour recevoir les armées aviatrices victorieuses ou vaincues. Toutes les positions importantes des frontières seront pourvues de canons verticaux ; cette artillerie spéciale ne pouvant être que d’une efficacité relative contre les avions ennemis, il conviendra de n’en user qu’à bon escient et de ne placer que quelques bonnes grosses pièces plutôt qu’une multitude de petites. Tel serait en principe ce système de défense, bien variable dans son application selon qu’il s’agirait du Midi, du Nord, de l’Ouest et surtout de l’Est.

La partie méridionale de la France étant moins exposée aux invasions aériennes que ses régions du Nord, les aires permanentes fortifiées établies près des frontières pourront être assez distantes les unes des autres, par exemple de 50 à 100 kilomètres ; cependant, intermédiairement, on devra y placer deux, trois, ou quatre aires de campement, peut-être un peu plus avancées sur la ligne des précédentes.

En regard de la Suisse, de l’Italie et de l’Espagne, on ne trouve pas actuellement beaucoup de grandes forteresses et on peut s’en passer presque, puisque les Alpes et les Pyrénées sont des défenses naturelles entre nations voisines ; mais avec l’aviation armée les grandes montagnes ne seront plus des obstacles et il faudra garder là la frontière comme partout ailleurs.

Les rivages de la Méditerranée et de l’Océan n’échapperont pas à la nécessité d’être défendus, car les bateaux porte-avions ennemis pourraient bien choisir les points mal gardés de la côte pour lancer leurs avions sur notre territoire. Il faudra donc encore, non loin des plages et des