Page:Ader - L’Aviation militaire. 1911.pdf/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
67
STRATÉGIE AVIATRICE

souterraines pour mieux les torpiller plus tard ; compter les avions sur les aires et surprendre le secret de leurs manœuvres ? etc., etc.

Sans aucune intention criminelle, pour la simple plaisanterie, par exemple, pour protester contre la prise de la Bastille, qui peut certifier qu’il ne viendra jamais à quelque jeune aviatard l’idée de se payer l’exorbitante excentricité, un jour de fête nationale, de jeter des pétards dans les rues et d’affoler ainsi la foule ?

Il semble qu’il suffirait qu’on reconnût toutes ces mauvaises actions comme possibles, pour mettre tout le monde d’accord. Peut-être cela arrivera-t-il si, chez nos gouvernants, une volonté ferme apparaît, assez forte pour maîtriser les considérations mesquines et imposer le devoir à chacun. Le nouveau sport pourrait trouver sa satisfaction dans une participation à l’aviation armée. On a vu les corsaires et les francs-tireurs ; l’inscription maritime existe, nous pourrions bien avoir aussi l’inscription aviatrice. Le danger de l’espionnage, sans être écarté complètement, serait, par cette institution, bien atténué et l’armée aviatrice agrandie.

La province et les frontières

Il n’est malheureusement que trop vrai que, si Paris était vaincu, le reste de la France ne compterait plus. Paris sera toujours l’objectif de nos ennemis, le seul, sans aucun doute ; nous avons vu que ses moyens aériens de défense devaient être proportionnés au danger qui le menace ; nous ne le répéterons jamais assez. Mais il ne faut même pas que l’ennemi puisse s’en approcher, ses forces aériennes de Satory et de Vincennes n’étant, en cas de revers, qu’une colossale et suprême réserve pour la dernière bataille qui, gagnée, sauverait Paris et la France, et, perdue, ruinerait tout.

Le système de défense général le plus rationnel consis-