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L’AVIATION MILITAIRE

ateliers de construction répartis sur les points principaux du territoire français qui, en cas de défaite dans le Nord, pourraient continuer à produire des avions et du matériel pour entretenir la résistance dans le centre et les parties méridionales de la France.

Dans les grandes clairières du bois, qu’au besoin on pourrait élargir à volonté, s’organiseront les administrations de tous les services de l’armée aviatrice : les pistes d’entraînement ; l’école de manœuvre des avions, du montage et du démontage des aires mobiles ; les exercices particuliers aux manipulations des munitions, du matériel de transport ; le maniement des instruments pour les opérations ayant rapport aux voies aériennes ; les exercices du tir vertical, du déclanchement des torpilles, etc., etc., en un mot, tout ce qui devra concourir à l’instruction à donner aux élèves aviateurs. Cet ensemble sera enclos par des murailles assez hautes ; il serait, peut-être, excessif de le fortifier.

Bien séparée des services ci-dessus sera la position stratégique, c’est-à-dire l’aire permanente fortifiée. Moins bien située topographiquement et météorologiquement que celle de Satory, à cause de sa situation en terrain bas et de son éloignement des voies aériennes, elle sera plus exposée à des attaques violentes, toujours possibles, venant de l’est. Elle devra donc présenter une résistance au moins aussi formidable que sa congénère de l’ouest et davantage si cela devient possible. Toute l’étendue du polygone de Vincennes devra lui être consacrée et en plus une partie du terrain boisé pour en régulariser le périmètre. Une zone nue, inaccessible au public, barrée par des palissades, précédera ses fortifications. Son enceinte bastionnée, ses diverses constructions, ses aires, surtout la principale, seront établies sur les modèles de Satory. L’armée aviatrice y sera puissamment installée avec un grand nombre d’avions.