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LE PALAIS LABIBA

bonheur. Simplement elle rappela à la petite que son père était mort en laissant de mauvaises affaires et qu’elle attendait sous peu leur réglement. Donc plus d’argent qu’il ne leur faudrait…

Contarinetta comprit. Maman était ruinée. Et bravement, dans la foi que sa mère, pour laquelle elle avait une adoration surnaturelle, dans la foi que sa mère ne pouvait pas travailler, elle se mit à aider aux besoins du ménage en donnant des leçons de son côté.

La Princesse ne se doutait de rien. Contarinetta était plus gaie, et ses pauvres grands yeux dont un déjà s’était éteint, brillaient d’un singulier sourire. La joie du devoir accompli. Un soir ce furent des fleurs, à Maman, l’autre un oiseau superbe, un faisan qu’un paysan lui avait offert en promenade, puis de l’argent, par hasard retrouvé au fond d’un tiroir de commode, un envoi du vieil oncle italien qui seul leur était resté fidèle. La princesse, bien qu’elle