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LE BAISER DE NARCISSE

« As-tu du courage, maître ? »

L’adolescent, sans rien répondre, attendait.

« Hé bien, Elul… Elul est mort ! Ta mère, ils l’ont assassinée. Kittim, sa rivale, l’a assassinée. Ta maison est en ruine… Vois, je suis ici. Je ne vais plus à Byblos… Ta mère, c’est Kittim qui l’a assassinée. Là-bas, c’est le désert ! »

Aux premiers mots, Milès tombait comme inconscient, foudroyé. Quand il rouvrit les yeux, ainsi qu’après un mauvais rêve, on entendait des vociférations et des luttes, et il vit Séir qu’on enchaînait.

Près de l’adolescent, le Phénicien criait : « A-t-on l’idée de faire des choses pareilles ? Enlevez-moi cet Alexandriote de malheur et jetez-le aux ergastules, par les furies, pour qu’il cuve son baril ! »