Page:Adam - Souvenirs d’un musicien.djvu/38

Cette page a été validée par deux contributeurs.

plus tard elle le plaça dans les bureaux de la Maison du roi, et attacha son frère au ministère de l’intérieur.

J’eus le malheur de me fâcher avec Basset pour des affaires entièrement étrangères au théâtre, et j’appris qu’il avait dit que tant qu’il serait au théâtre on ne jouerait pas un seul ouvrage de moi. Je me voyais perdu sans ressources. J’allai conter mes chagrins à Crosnier ; pendant sa direction, celui-ci, locataire du théâtre de la Porte-Saint-Martin, dont il avait été directeur, avait eu l’idée d’établir dans cette salle une sorte de succursale de son théâtre d’Opéra-Comique. Le succès qu’avait obtenu mon orchestration de Richard Cœur-de-Lion, lui avait suggéré cette idée. À la Porte-Saint-Martin on n’aurait joué que des ouvrages de l’ancien répertoire ; j’aurais été titulaire de ce privilége dont Crosnier aurait été le véritable explorateur. Le loyer avantageux que lui offrirent les frères Coignard l’avait fait renoncer à ce projet. Il m’en reparla, et comme la salle de la Porte-Saint-Martin n’était plus vacante, il m’engagea à chercher une autre localité, et, en m’éloignant du théâtre de l’Opéra-Comique, à conserver le droit de jouer des ouvrages nouveaux : il m’aida dans les premières démarches que je fis.

M. Thibaudeau avait joué la tragédie à l’Odéon, sous le nom de Milon. Il avait renoncé au théâtre,