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façons de bon garçon, ses saillies, amusait la majorité.

« Admirez, nous répétaient les sermentistes, les deux bons appoints que nous avons donnés aux « trois ». Jules Favre double Ollivier et Picard corse à point Darimon. Quant à Hénon, qui n’obéissait pas à Ollivier, il suit aveuglément Jules Favre. »

Et les sermentistes ajoutaient :

« Les « cinq » sont absolument nécessaires pour signaler au pays la politique extravagante et dangereuse que l’Empire nous fait faire à l’extérieur. Qui le lui dirait avec la presse muselée comme elle l’est ? »

Les intéressés colportaient ces paroles de M. Thiers, qui, depuis la constitution du groupe parlementaire des « cinq », trouvant peut-être que sa place commençait à se faire au Corps législatif, était moins intransigeant à propos du serment.

« On ne veut pas encore de la liberté, disait-il, comme on n’en voulait plus après la grande Révolution. Quand l’anarchie et le gâchis social ont triomphé dans un pays, on acclame la servitude, mais quand la servitude a tenu trop longtemps les esprits sous le boisseau et les a trop privés de lumière, ils sentent le besoin d’un réveil libéral et attendent une aurore, d’où qu’elle vienne. Cette aurore, j’en entrevois la première lueur. »

À Paris même, nous tous, les abstention-