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ment des parjures dont les mots hurlent l’un à côté de l’autre : « l’Empire avec la Liberté ? » Suivait une ligne tout entière de points d’interrogation.

Mon père était atterré. Des républicains acceptant de servir et de défendre la constitution impériale ! La fin du monde, quoi ! C’est trop fort, me répondait-il, l’homme qui a violé son serment exigeant qu’on le lui prête, à lui ! Il est vrai qu’en revanche le boucher qui a fait le 2 décembre nous octroie, comme première liberté, celle de la boucherie.

Et, bientôt, quelle leçon écrasante pour les demi-sincères qui ont fait les premiers pas dans les lâches concessions à l’Empire. Voilà qu’un sénatus-consulte prescrit le serment préalable aux candidatures ! Déshonoré sans certitude d’être nommé, c’est complet. Le blacboulé, sermentiste quand même ! Nous trouvons le tour bien joué. Les hésitants, au moins, hésiteront un peu plus.

L’Empereur reçoit d’Orsini, condamné à mort, une lettre admirable qui produit une énorme sensation. Orsini supplie celui qui règne sur la France de libérer son pays. Il lui explique le but poursuivi par lui, par tous les Italiens qui attenteront à sa vie tant qu’il n’aura pas délivré l’Italie. Il dégage par là de tout soupçon de complot et d’attentat la démocratie française.

Après la lettre d’Orsini, après ce cri de pitié