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son maître, son ami, est mort, mon vieil ami souffre comme j’ai souffert à la mort de Jean Reynaud. Je le plains de tout mon cœur, et mon chagrin se réveille au contact du sien.

Je vois Mme Jean Reynaud, qui me dit qu’Enfantin mort elle réunira des papiers laissés par Jean Reynaud, et leur donnera la destination qu’il a voulu leur donner. C’est elle qui classera ces papiers, les scellera dans une caisse qui ne sera ouverte qu’à une date très éloignée. Je ne sais pourquoi j’imagine qu’il y a dans les papiers dont elle me parle plus d’une histoire saint-simonienne semblable à celle que Jean Reynaud m’a contée, et qui l’a tant ému, sur Mme Bazard ; mais Mme Jean Reynaud ne consent à me dire rien à ce sujet.

Challemel m’apporte avant mon départ sa belle étude sur Guillaume de Humboldt, dont on parle beaucoup, et qui, répète-t-on, donne enfin la mesure complète de la valeur de notre ami.

On dirait qu’il gagne ce que Prévost-Paradol semble perdre depuis son échec politique. Prévost-Paradol ne peut reprendre son ironique sérénité. Il est aigri, et comme on sait trop pourquoi, dit Hetzel, « son aigreur, n’est plus partagée ».

Nous sommes à Bruyères, et ma mère elle-