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voyage autour du Grand Pin,) mais je suis arrivé ici malade, j’y ai trouvé des malades, et, obligé de me soigner et de soigner les autres, je perds l’espoir d’aller au golfe Juan pour vous porter mes remerciements. Veuillez donc me permettre, madame, de vous faire mon compliment par lettre. En ma qualité d’ancien découvreur de Cannes, j’ai été bien heureux de voir qu’une Parisienne rendait justice à ce beau pays, qu’elle avait eu le courage de le connaître à fond, et la hardiesse de dire à ses compatriotes qu’il y avait des fleurs autre part que chez Constantin, et des montagnes ailleurs qu’à l’Opéra. Je vous ai suivie dans toutes vos excursions, et je peux attester l’exactitude de vos tableaux. Ils sont charmants comme la contrée qui les a inspirés. Je ne désire qu’une chose, c’est que vous en fassiez encore, et nos environs vous offrent matière à plus d’un volume.

« Veuillez agréer, etc.

« P. Mérimée. »

Quelques jours plus tard, Mérimée vient me voir. Il sourit à la lettre de Nefftzer.

Je lui demandai s’il ne désirait pas la garder comme document pour me convaincre au besoin, un jour, moi qui éprouvais de vagues craintes dans le sens de celles du directeur du Temps, que nous nous étions grossièrement trompés.

« Je n’aurai jamais l’occasion de me rappeler