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lard-là, nous dit Girardin. S’il était mieux harnaché, je vous le présenterais, mais c’est impossible ; cependant c’est un lettré : sa campagne en faveur de Paradol le prouve. Il est plutôt du clan Ollivier, avec Floquet, Ferry. Il va beaucoup chez Garnier-Pagès, fréquente le jeune bataillon que Dréo recrute pour entourer son beau-père. À propos, le pauvre Garnier-Pagès, qui était allé faire en catimini cent conférences en province, croyait tenir la France et s’imposer par là à Paris. Nous allons bien rire. »

Mme d’Agoult dit à M. de Girardin que Jules Ferry est venu la voir pour la prier d’aider à son entrée à la Presse, et qu’elle a refusé.

« Je trouve Ollivier extraordinaire de m’avoir envoyé Ferry pour que je le protège auprès de vous, ajoute-t-elle. Il veut un « jeune » à lui dans chaque journal, et Ferry était destiné à jouer chez vous le rôle de Floquet au Temps. Que vous preniez Ferry, libre à vous ; que moi je le recommande, non. Je n’irai pas épauler quelqu’un qui ne songe qu’à « tomber » mes vieux amis. M. Ferry est l’un de ceux qui se gaussent le plus volontiers des « hautes moralités » des hommes de 1848.

— Darimon m’a écrit au sujet de Ferry la lettre la plus chaleureuse du monde, répondit Girardin. Ollivier n’a pas osé directement me le recommander, car il sait que je n’aime pas « l’intrusion ». D’ailleurs, Ferry est trop