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implacable pour la violation du serment prêterait serment ? Les démocrates et les abstentionnistes sont d’accord pour trouver la chose un peu forte ; mais des circulaires de M. de Persigny et de M. Haussmann attaquent avec une telle violence M. Thiers, qu’ils l’estampillent visiblement aux yeux de tous comme ennemi de l’Empire, et que sa candidature fait d’énormes progrès.

Proudhon n’a pas grand succès avec son manifeste personnel abstentionniste, conseillant de voter à bulletin blanc.

Avec cela, l’opposition porte Guéroult, impérialiste, candidat des « Cinq », et qui déclare qu’avant toute autre compétition, les « Cinq » doivent passer.

On prépare aussi, me dit de Ronchaud, un comité des vingt-cinq dans le quartier du Temple, auquel Laurent-Pichat donne asile. Mais ce comité meurt à peine éclos.

Nefftzer n’a « embarqué » ni Guéroult ni Havin. Il a une polémique ardente avec Girardin contre la prétention des « Cinq » , qui se sont érigés, de leur propre autorité, en comité électoral. Nefftzer demande que les dits « Cinq » veuillent bien donner, pour que sa religion s’éclaire, « une expression collective de la pensée politique qui les solidarise entre eux ». La réponse sera difficile. Les « Cinq » l’escamotent en publiant une adresse aux électeurs qui est un simple compte rendu de leurs travaux.