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mais on peut faire un effort, quand on est arrivé. »

Jean Reynaud s’apaise. Il lève son chapeau.

« Mme l’ingénieuse, dit-il, c’est vous qui avez raison, et c’est la solution ; la route se développant avec une pente douce au beau milieu du terrain aura le coup de collier de l’arrivée. Replacez vos bâtons, votre route passera où vous l’aurez voulu. Maintenant, ajouta-t-il, il ne vous manque que de l’eau ; tâchez d’en avoir. Je vous déclare que je crois la chose difficile, sinon impossible. »

J’hésite à avouer mon projet à Jean Reynaud.

« Je voudrais, dis-je timidement, que mon puits soit là. On y descendrait par un petit escalier, ce ne serait pas loin de la cuisine. Je ferais un sentier, couvert avec des néfliers du Japon.

— Il n’y a de puits possible que près de l’un des torrents, me répond Jean Reynaud, et l’endroit que vous me désignez est en plein dans la masse du granit de votre plateau. Est-ce que vous avez essayé des sondages ?

— Non, mais je crois que je trouverai de l’eau à sept mètres.

— Et peut-on savoir sur quoi se base votre omniscience à cet égard ?

— C’est que… tout ce qui m’arrive de joie et de malheur se chiffre par sept.

— Et pourquoi les sept mètres seraient-ils plutôt une joie avec de l’eau qu’un malheur sans eau ?