Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/265

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

curieuse celui de Mon Enfance et de ma Jeunesse. Le développement des idées positivistes dans un esprit faux, le détrempement moral de certains Parisiens, expliqueraient avec logique les cruautés que j’eus longtemps à subir ; et comme s’illumineraient dans la bonté, dans l’amitié, dans la paternité la plus noble, dans l’amour, les figures de ceux qui m’ont gardée, protégée, défendue et guidée, celles de Mme  d’Agoult, de Jules Grévy, d’Arlès-Dufour, de Jean Reynaud, d’Edmond Adam, de George Sand. Mais pour donner la preuve de leur soutien moral, des actes de leur affection dévouée, pour redire ce que fut mon père, malgré la crainte que lui inspira longtemps mon mari, pour cela, il faudrait faire des confidences qui doivent rester dans le domaine scellé des intimités.

Mme  d’Agoult était revenue de Nice la veille de mon départ pour Chauny. Je ne le savais pas et en fus très attristée, d’autant que je ne pus rentrer à Paris, mon père, d’accord avec le docteur Cabarrus, auquel il avait écrit, m’ordonnant les eaux de Pierrefonds.

Daniel Stern eut l’infinie bonté de me promettre de venir m’y rejoindre.

Je fus si émue, si reconnaissante d’une telle preuve d’affection de ma grande amie pour une petite personne comme moi, que je lui écrivis une lettre où je mis tout mon cœur. Elle me répondit :

« Petite Juliette, vous rendez au centuple