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Un jour, durant l’expédition, Nino Bixio attaque une position avec ses volontaires. Garibaldi lui a fait dire : « Il faut emporter cela, ou la journée est perdue. »

Le cheval de Nino, blessé, rend le sang par les naseaux. Trouver un autre cheval est impossible. À pied, Nino est petit. Il a la voix fatiguée, il ne pourra se faire entendre. Ses volontaires, voyant son hésitation, hésitent. Nino lance son cheval à fond de train ; il ne tombe pas. Les volontaires suivent et la position est emportée. Un autre jour, Nino est blessé en pleine poitrine. Il cherche la balle avec ses ongles, l’arrache, la jette et dit à ses hommes : « Vous voyez que ce n’est pas dangereux, ces choses-là !  »

Des canonniers fuyaient dans une panique, abandonnant leurs canons, parce que les tireurs suisses les cueillaient un à un. Nino s’assoit sur un canon durant quelques secondes et ses canonniers reviennent.

Il ne douta jamais du succès de l’expédition. Chaque fois qu’on disait à Garibaldi : « Il y a tel obstacle, tel péril, » lui, Nino, ajoutait toujours : « Nous passerons, général. »

« Garibaldi, me disait Nino Bixio, est un grand marin, un grand général. Il sait la guerre, la tactique, il sait la mer. Il ne subit jamais d’influence, ce qui est une grande force pour un chef. Il vit seul avec sa pensée, toujours doux et calme. Jamais, me répétait Bixio, à aucun