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Mme d’Agoult avait connu plus d’un héros des romans de George Sand et entre autres l’un des « Mauprat », Et elle me répéta ce qu’il disait de George Sand :

« Ses amants sont pour elle un morceau de craie blanche avec laquelle elle écrit au tableau. Quand elle a fini, elle jette le morceau sous son pied et il n’en reste plus que poussière vite envolée.

— Pourquoi, ma grande, ma tant admirée amie, n’avez-vous pas pardonné ? lui demandai-je tristement.

— Parce que la blessure faite n’est pas guérie. Sachant que j’avais mis plus que ma vie dans mon amour pour Listz, elle a voulu me le prendre…

— Est-ce lui qui vous l’a dit ?

— Il passait son temps à me cacher les déclarations de femmes qu’il recevait.

— Quel dommage pour l’exemple des « petites » que deux « grandes » comme Daniel Stern et Georges Sand ne puissent se réconcilier.

— Jamais ! »

Je parlai de cette conversation à de Ronchaud, qui me répondit :

« C’est l’un de mes chagrins. Mme Sand eût admis la réconciliation. Je le sais. Ah ! si on connaissait d’elle le trésor de bonté qu’elle renferme ! Jamais elle ne s’est défendue qu’un peu dans Elle et Lui. Et encore si elle avait tout