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dit Texier. Je crois, ajouta-t-il, que le secret de la fin de la campagne est le manque d’habitude des camps de Napoléon… troisième ! Il est plutôt l’auteur des Rêveries politiques que le neveu de Napoléon 1er. »

About ne relève pas le trait. Il feint d’être occupé à me parler de Proudhon qu’il déteste et à me féliciter de ma réponse à ses injures contre deux femmes supérieures.

« C’est un malfaiteur social et un insulteur privé, me dit About, et s’il se battait je l’aurais déjà souffleté. Mais un Proudhon injurie, salit et refuse toute réparation. »

Louis Jourdan, que je savais très lié avec Alphonse Karr et à qui je dis que j’étais née au Siècle à la vie littéraire, se rappelait fort bien la lettre de la jolie femme de province ne portant pas de crinoline. On l’avait crue inventée par l’auteur des Bourdonnements.

Je causai avec Louis Jourdan qui me dit aimablement le désir qu’il avait de me connaître, Arlès-Dufour, l’un de ses plus chers frères saint-simoniens, lui ayant beaucoup parlé de moi. On ne pouvait pas, dès qu’il le désirait, ne pas devenir l’ami de Jourdan. C’était une âme poétique, un cœur tendre et croyant, et avec cela, chose rare et curieuse, un écrivain d’une rare énergie. Ses corps à corps journaliers avec Louis Veuillot avaient une allure de bon combat qui en faisait un maître d’armes littéraires incontesté. Oh ! les beaux