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Et l’on ne souriait même plus.

Le retour des troupes d’Italie fit remonter un moment les sympathies du grand nombre vers celui qui, après tout, pensaient les cocardiers, avait conduit l’armée française au champ d’honneur.

J’allais voir ce retour chez mon amie et parente, Mme Vilbort, boulevard Poissonnière. L’armée d’Italie ! la voilà ! Avec quelle grande émotion j’applaudis nos troupiers basanés, crânes avec des uniformes ayant servi, avec des fusils qui ont fait le coup de feu. Nous crions : « Vive l’armée ! vive la France ! » Nous jetons des fleurs aux officiers, aux soldats, et c’est un enthousiasme fou.

Les troupes viennent de la Bastille et se dirigent vers la place Vendôme pour défiler devant l’Empereur. Les drapeaux enlevés aux ennemis sont portés par ceux qui les leur ont arrachés ; des canons autrichiens défilent. Les maréchaux passent, salués de vivats : le maréchal Regnault Saint-Jean d’Angely, à la tête de la garde impériale ; Baraguey-d’Hilliers, Niel, Canrobert, Mac-Mahon, en avant de leurs troupes, ces deux derniers acclamés.

Mes beaux principes humanitaristes sont dominés par ma passion de l’héroïsme depuis le commencement de la guerre, et je crie de toutes mes forces : « Vive l’armée ! »

Qui donc auprès de moi crie avec le même enthousiasme ? C’est Edmond About ! Inféodé