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La nièce de M. de Calonne, plus tard Mme Feydeau, puis Mme Henry Fouquier, est merveilleusement belle en bacchante, Mme Tessier du Mottet promène fièrement sa fille, que nous retrouverons plus jolie encore, mais l’air toujours un peu fatal, dans ses transformations : d’abord comme épouse et mère, d’un puritanisme farouche, en Mme Armengaud, puis en compagne très romanesque de M. Baillaud ; Mme de la Fizelière et Mlle de la Fizelière, aussi blondes l’une que l’autre et aussi charmantes, sont très entourées.

Tout le Paris du monde des lettres et des arts est là.

O’Connell, en costume Louis XIII, est splendide. Grand, mince, la moustache relevée et provocante, la main à la dague, il n’a qu’une préoccupation : plaire à sa femme, et il fait la roue devant elle, malgré les railleries qui pleuvent aimablement sur lui.

Elle, grasse, les chairs rosées, habillée en belle dame de Rubens, flattée, aimée sincèrement par ses amis très nombreux, est au comble de l’enchantement.

Mme O’Connell atteint, sans avoir l’air de courir après, la quarantaine. D’origine allemande, c’est à Bruxelles que, par une longue et intelligente étude des maîtres flamands, elle a acquis l’art de peindre ; c’est aussi à Bruxelles qu’elle inspira au bouillant O’Connell, gentilhomme belge, d’origine irlandaise, une passion