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leur défaite et ne songèrent tout d’abord, par leurs écrits ou par leurs actes, qu’à reconquérir leur honneur personnel ou à forcer leurs ennemis à l’estime.

La lutte contre ce qu’ils appelaient « la corruption impériale » ne se faisait que par la preuve de la hauteur des caractères, par la résistance aux accommodements. Il y avait beaucoup de noblesse, d’austérité, de vertu, parmi les abstentionnistes ; si quelques-uns passaient pour n’avoir qu’en surface toutes ces qualités, encore considéraient-ils que les apparences en étaient nécessaires, mais l’ensemble du parti des « exilés à l’intérieur » comptant un Cavaignac, un Carnot, un Liouville, un Goudchaux, un Grévy, allant parmi les anciens rédacteurs du National de Thiers à Duclerc, de Littré à Barthélemy-Saint-Hilaire, du vieux Thomas à Hauréau, à Edmond Adam, inspirait certain respect que les ressources de la presse officielle et de la Sûreté Générale ne parvenaient pas à compromettre.

Il avait donc fallu à tout prix que l’Empire réalisât l’idée fixe de M. de Morny et désagrégeât ce « bloc » de consciences, pour détourner l’attention publique de ces exemples. C’est à l’aide de M. Emile Ollivier que M. de Morny parvint à entamer les moralités politiques du parti républicain.

Mme  d’Agoult, qui ne se mêlait jamais à la conversation générale et causait presque tou-