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joie où nos tristes pères jetèrent leur semence aux flancs de leurs épouses décharnées. De quel droit nous créèrent-ils puisqu’ils ne pouvaient nous léguer que le désir à jamais inassouvi ?

« Et les savants disent que les générations se succèdent dans une voie de progrès, et que l’homme marche à la conquête de Dieu… Les pouvons-nous croire, puisque nous apprenons seulement l’art de nous égorger, alors que toutes nos forces employées à la seule fin d’améliorer notre sort, ne réussiraient que bien petitement. En vérité, elle a raison la jeune prophétesse qui crie par les nuits que nous demeurons barbares comme les loups, et que jamais nous ne tiendrons le bonheur, parce que nous aimons trop le sang… Voilà maintenant qu’on a préparé