Page:Adam - Du cardinal de Richelieu au maréchal de Mac-Mahon, paru dans Le Temps, 17 avril 1905.djvu/5

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Élue par cet esprit de pieux retour aux croyances des ancêtres, l’Assemblée nationale ne pouvait que vouloir la restauration du passé. En face de l’autel refleuri par les foules, spontanément, pouvait-elle ne pas songer au trône ? Seule l’hésitation des trois partis rivaux prolongeait la vie de la République, que l’on s’accordait à tenir pour transitoire. Quant à M. Thiers succéda le maréchal de Mac-Mahon, il parut que les légitimistes gagnaient une première partie contre les princes d’Orléans et les Bonaparte.

On se souvient de l’admirable chapitre sur les Wallons et Louis XI, où Michelet inaugura la psychologie de l’opinion populaire, en éclairant de lumières inattendues les caves des tisserands et les hangars des batteurs de cuivre hostiles aux ducs de Bourgogne. En son tome second, l’Histoire de la France contemporaine contient une étude pareille sur l’âme de notre peuple après la guerre. Voilà le personnage du drame auquel M. Hanotaux accorde le plus de sa dévotion philosophique et littéraire. Il le recrée de toutes pièces, depuis le souci laborieux du vigneron jusqu’à l’imagination érudite de Taine, jusqu’au dilettantisme de Renan. Il relie entre elles ces forces agricoles, ouvrières, industrielles, commerciales ou savantes, énergies diverses d’un même corps. Le buveur de vin doux attablé dans la taverne