Page:Adam - Du cardinal de Richelieu au maréchal de Mac-Mahon, paru dans Le Temps, 17 avril 1905.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.

appartenant à des nations étrangères et même ennemies, le développement de la mutualité, la critique hardie de la routine et des égoïsmes, la révélation de souffrances cachées ; mercantilisme substituant la solidarité nécessaire et méthodique aux hasards de la charité.

Ainsi l’historien sut assembler les conséquences mentales de la catastrophe, et noter leur enchaînement. Les moissons extraordinaires de 1872 et 1874 dont la valeur seule eût suffi à payer l’indemnité de guerre, la merveilleuse récolte vinicole de 1875 qui enrichit de deux milliards les œnophiles, le triomphe définitif et encore monopolisé par nous de la betterave comme productrice du sucre, dirigèrent les esprits vers les choses du négoce. Nous exportions des tissus de laine en 1869 pour 262 millions et en 1870 pour 316 millions. Les chances de l’agriculture achalandent l’industrie, qui renforce nos finances et crée la puissance du trésor national. La science, chaque heure, apporte une aide. Elle fait comprendre l’étroite union de toutes les fortunes rurales, commerciales, industrielles et financières. Elle enseigne comment ces phénomènes se déterminent les uns les autres. L’esprit de synthèse naît dans les comptoirs et dans les Bourses, comme il se complète dans les laboratoires. C’est la renaissance intellectuelle.