Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pour ne plus subir la fascination, et je m’évanouis.

Ma pensée se détacha de mon corps, attira la vôtre, et toutes deux voltigèrent sur l’abîme. Pensée, âme, ombre, je n’avais plus rien de corporel, et cependant je me voyais et je vous voyais. Un allégement divin me ravissait. Apollon resplendissant m’appelait à lui au milieu des cercles de lumière.

Je m’éveillai dans vos bras, la tête penchée sur votre épaule, votre bouche appuyée sur mon front, répétant mon nom. Vous étiez pâle comme les voûtes de la grotte. À mi-chemin de l’abîme vous aviez heurté contre une roche moins arrondie que les autres, vous vous y étiez accroché, vous aviez pu gagner le petit sanctuaire où nous étions sauvés tous deux.

Le grand arceau de la grotte s’arrondis-