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À MÉLISSANDRE
Ma belle Diane,

Suis-je dominé, ébloui par le rêve, ou suis-je le jouet favori du dieu malin aux flèches d’or ? J’ai peine à remonter aux réalités. Je les saisis un jour, puis elles m’échappent comme un trésor trop riche pour la largeur de mes mains. Et cependant, ma mémoire est là qui me redit une à une les adorables étapes de cette fuite pour Cythère. Je m’interroge : « C’est bien moi, non un autre, j’étais là, telle chose m’advint. » Quel magicien et quel prodigue que l’amour ! Il suffit de s’abandonner à lui sans réserve pour être comblé de ses faveurs, enivré de son prestige.

Il avait préparé cette fête, il nous a gui-