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Je ne puis pas dire : « Je t’aime, » je dois dire : « Je te vis. »



À TIBURCE

Ce n’est pas de ma chambre que je t’écris ce soir. J’ai fait transporter ma table au milieu de ce petit salon où tant de nos baisers se sont envolés dans les tentures, tant de nos regards se sont fixés dans les glaces, précieux boudoir, tour à tour meublé de ta présence ou de ton souvenir, et dans tous les coins duquel ton visage me semble caché.

La douceur de notre intimité devient de plus en plus pénétrante. Comme nous nous sommes attendris hier, dans ces quelques minutes de tête-à-tête ! Perdue en toi la veille, il m’a semblé que tu me rapportais