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À MÉLISSANDRE

La plénitude de ce bonheur absolu est telle, ma bien-aimée, que je ne sens ni ne désire rien au delà, même par ton amour. C’est avoir couronné sa vie que d’y avoir mis cette félicité vainement poursuivie et convoitée par tant d’autres.

J’ignore le temps que me compteront encore les dieux, je ne sais quand je mourrai, mais, quoi qu’il advienne de cette heure dernière, il suffira à mon âme d’évoquer ce glorieux amour pour finir sans le regret d’une plus longue existence.

Notre passion est si élevée qu’elle semble à hauteur divine ! Elle nous grandit sans nous épuiser, nous dévore sans nous amoindrir. Elle est telle que l’ont voulue,