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À MÉLISSANDRE

Songer que tu portes un nom qui sera mêlé à quelque ridicule scandale de ville d’hiver, me trouble et m’irrite. Les amis de ton père, les tiens, sont autorisés à te protéger des ennuis que les folies de M. de Noves peuvent apporter dans ta vie ; moi seul au monde, je suis réduit à l’impuissance. Il faut que je me taise, que je me dérobe, et, si nous n’étions dans ce doux pays solitaire, je devrais, par bon ton, défendre ton mari, s’il était blâmé devant moi. Je hais cet homme auquel je n’ai jamais pu sans désespoir tendre la main, et à qui j’ai cent fois été tenté de dire : « J’aime votre femme, et je veux vous tuer ! »

Mélissandre, laisse-moi te confier un in-