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où je crois vraiment étreindre ton âme.

Je suis rentré plus heureux que je ne l’ai encore été : ivre de bonheur surhumain, j’ai longuement goûté ma félicité complète. Puis, tout à coup, il m’a paru que je n’étais ni assez bon, ni assez grand, ni assez pur pour toi, et je me suis juré de mériter ton amour, que, peut-être, j’ai seulement conquis.

Jusqu’alors, je n’aimais que ta beauté terrestre, Mélissandre ; je t’ai vu hier une beauté céleste.

Je la fixerai sur mes toiles, car elle est plus grande encore, plus admirable que l’autre : elle est divine. Je te possède avec un visage nouveau ; je respire un autre air, j’ai gravi des hauteurs sur lesquelles il n’y a que le ciel et toi.