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haut qu’il soit, n’a rien à redouter des élans de ton cœur vers un amour qui admire en toi la grandeur morale et la noblesse d’esprit.

Enfin je vais te revoir, sentir sur moi le feu de ton regard, boire la lumière sur tes traits. J’en ai, par moments, des éblouissements. Avec quelles délices j’éprouverai la commotion de mon premier baiser ! Je me dominerai, mais je confesse que j’ai peur de défaillir au premier choc.

Songe que la simple réception de tes lettres me fait monter le rouge au visage. De ma vie je n’avais éprouvé d’aussi subites et d’aussi indicibles émotions. Ah ! ce que c’est que d’aimer réellement ! Tout est sujet d’attendrissement et de crainte. Cette alternative brise et enivre. On se meut dans une atmosphère pénétrante et fine qui vous élève, et, sans vous ravir à la réa-