Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/152

Cette page a été validée par deux contributeurs.

J’ignore ce que tu répondras à ce que je t’écris. Tes lettres, quoique je sache la cause de leur injustice, m’ont troublé. Après de longues hésitations, je suis résolu à te dire, sans en rien dissimuler, les inquiétudes, les angoisses qui m’agitent. J’ai lu et relu tes billets : ils m’épouvantent. Je saisis clairement, dans leur succession, un parti pris de m’enlever ton cœur, de détourner tes sentiments. Tu crois te grandir à tes propres yeux en revenant à la passion divine, en te détachant d’un amour que tu n’aurais peut-être pas aussi aisément étouffé auprès de moi.

Il y a bien çà et là des retours, des protestations sourdes qui témoignent au moins de l’amour passé, mais cela semble comme un soupir qu’on se hâte de cacher sous un flot de reproches.