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comme je sens du respect au fond de cet amour !

Quand je t’ai rencontrée, je ne touchais pas au dégoût, mais j’étais bien près du scepticisme. Sous l’éclair de tes yeux, j’ai repris la foi, la confiance en moi-même et dans les autres, je me suis, à travers toi, remis à estimer les hommes. Ton amour a réengendré en moi un amour autrefois naissant, aujourd’hui immense, incommensurable, l’amour de l’art. Si je gagne le sommet idéal, si je fixe le beau sur mes toiles, c’est à ta suave et puissante coopération que je le devrai.

Ce jour-là, je te mettrai au front le laurier cueilli, et tu le permettras. Dis que je t’ai toujours aimée depuis que j’existe, puisque la vie jusqu’à toi me paraît invécue.