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loin de toi, et je veux que tu me retrouves dépouillé de toutes les souillures du passé. Je vais entrer en une sorte de retraite sacrée, me recréer par toi et pour toi. Tu peux t’éloigner, tu ne seras pas absente. Je te porte avec moi dans toutes mes volontés, dans toutes mes sensations. Mes œuvres s’inspireront de ton souvenir, et quels que soient l’étude, le travail, qui m’occuperont, ton image flottera au-dessus des pensers de ton ami, comme un guide et comme une récompense promise.

Après avoir fait le portrait de Laure, je ferai celui de Pétrarque. Je revivrai avec le triste amant et relirai pour la centième fois les sonnets : leur plainte adoucira la mienne.

Combien mon sort m’apparaît enviable ! Ne suis-je pas aimé autant que j’aime ? Je saurai surmonter les angoisses de l’éloi-