Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/136

Cette page a été validée par deux contributeurs.

on périrait avec délice et l’on jouit sans fin. On s’enivre plus délicieusement, la coupe aux lèvres, avec le vertige de l’abîme. C’est bien à présent que l’amour m’apparaît plus fort que la mort.

J’ai dans un des replis de ma pensée les mots merveilleux laissés par la bien-aimée pour conjurer loin d’elle ses propres défaillances. À vrai dire, et malgré l’énormité orgueilleuse que je vais commettre, je ne crains plus que tu te reprennes. Je t’ai livré mon âme et tu m’as donné la tienne. Nous nous garderons, puisque nous avons échangé mutuellement nos deux êtres.

Jamais je ne suis venu à toi d’un cœur plus ferme, plus aimant, plus certain de trouver auprès d’une amante idolâtrée le bonheur attendu.